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Le jardin Médiéval

Le jardin médieval

 


Etant très intéressé par le thème du jardin médieval, j'ai approfondi un peu le sujet. Voici ce que j'ai pu retirer de différentes sources. Un des documents référence est le plan de Saint-Gall; il s'agit du plus ancien et extraordinaire document conservé depuis l'an 820 représentant un complexe de batiments du Moyen Age (ici une église et un cloitre d'une centaine de moines). Ce document fut conservé dans la librairie monastique de St-Gall en Suisse. On peut y voir notement les composants des jardins du Moyen Age (cliquer sur le plan pour les situer).
Le jardin médieval se décompose généralement en damiers de carrés composant des jardins distincts:

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Le jardin des simples ou herbularius

 ¤ Le jardin potager ou hortus, où des plessis d'osier tressé abritent légumes anciens, condiments et petits fruits.

 ¤ Le verger ou viridarium

tapisserie medievale

Certaines catégories de plantes n'avaient pas de jardins dédiés et faisaient partie des espaces verts déjà cités : il en va ainsi des fleurs ou des plantes textiles et tinctoriales. Les fleurs étaient cultivées depuis toujours dans les monastères tout à la fois pour leur beauté, leurs symboles et la décoration liturgique. Elles pouvaient être vues dans tous les jardins à la fois dans la période médiévale.
Les bordures des parterres de plantation, dits carrés ou planches, sont très souvent faits de plessis, de pierres, de planches, ou de verdure, comme le buis ou la myrte. Réalisez un plessis par vous-même !

D'un seul tenant sur chaque côté du carré de plantation, la planche a l'avantage, en période froide, de garder la terre un peu plus au chaud que la pierre ou le buis et de favoriser la croissance des plantes. Par ailleurs, elle délimite le parterre encore plus nettement à l'oeil qu'un autre matériau et, de plus, elle ôte au jardinier le souci de la taille et est moins onéreuse que la pierre taillée et plus facilement mise en place.

Plesse, ou plessis (N.m), appelés aussi fascine (N.f), vieux mots qui désignent des haies, des palissades faites de branches tressées de manière très serrée, laissant le moins de vide possible. Le plessis a servi pour protéger les carrés de plantations, mais plus encore, le jardin lui-même. Sa solidité est souvent renforcée avec d'autres plantes (arbres, arbustes) autour desquelles il est entrelacé. Le mot vient du latin plexum, vieux français plaix, ples, plessé, qui a donné de nombreux toponymes. Ils sont souvent de saule, sec ou vivant, mais l'osier vivant a l'avantage de s'enraciner dans la butte qu'on veut retenir et de rendre ainsi l'ensemble très solide.

 

 

Portrait du jardín médiéval


Le jardin médiéval est un jardin clos, de forme carrée ou rectangulaire, qui s’inspire des jardins des cloîtres et est divisé en espaces réguliers délimités pas des treillages et des ouvrages de bois.
Les cultures sont réalisées sur des plates-bandes surélevées consolidées par des planches ou des tressages de branchages de saule ou de châtaignier appelés « plessis ».
On peut s’y asseoir sur des banquettes de gazon fleuri renforcées parfois par des murets de tuiles.
Le jardin associe :

1- Un herbularius ( jardin de simples : plantes aromatiques et médicinales)

2- Un hortus (jardin potager)


3- Un viridarium (verger plantés d’arbres fruitiers agencés en
forme de croix et qui sert de cimetière)


4- Un jardin d’agrément ( jardin secret ou jardin d’amour où abondent banquettes engazonnées,
prairies mille-fleurs , arbres ornementaux et fontaine)


Plantes et formes géométriques possédent une puissante valeur symbolique qui enracine le jardin dans la lecture de l’Ancien Testament et dans la vision du monde de l’époque.
Tous ces Edens proposent une vision du Paradis perdu où l’homme vivait en autarcie , à l’abri des difficultés de la vie.




1-Le jardín de simples

On appelait simples, les plantes médicinales qui étaient utilisées pour soigner les malades sans avoir recours aux remèdes sophistiqués des apothicaires.
Les carrés médicinaux sont généralement organisés selon l’usage des dites plantes :

- Plantes des fièvres et des refroidissements (nos antibiotiques)
- Plantes des femmes (pharmacopée destinée aux problèmes féminins )
- Plantes vulnéraires (pour les traumatismes)
- Purges (pour équilibrer les humeurs)
- Plantes des maux de ventre (fréquents en raison d’une nourriture mal équilibrée)


Dès les premiers siècles chrétiens, les ordres religieux assurent les soins aux malades. Au sein des monastères, les moines érudits se mirent à rechercher, à transcrire et commenter les oeuvres d’Aristote, Hippocrate, Dioscoride, Galien ou Pline et à traiter les malades aves des plantes médicinales cultivées dans leurs jardins de simples.
Au VIII ème siècle, Charlemagne en décrit 88 dans son Capitulaire de Villis et impose que toute abbaye soit pourvue de ces plantes.
A l’intérieur des châteaux forts eux-mêmes, on aménagea des courtils ou des enclos où poussèrent fleurs et simples. Les châtelaines considéraient comme un devoir sacré de soigner les blessés, d’apporter leur secours aux malades, d’assister les femmes en couches vivant sur leurs domaines, d’offrir l’hospitalité aux pélerins fourbus cheminant vers un lieu saint.




2- Le potager

Le potager comporte en général neuf carrés, neuf comme trois fois trois.
Le nombre de carrés se réfère à la symbolique chrétienne, 9 étant un multiple du chiffre trois représentant la Trinité.
La Trinité est un symbole chrétien .Les Grecs de l’Antiquité en avaient déjà fait un chiffre sacré rapprochant les trois phases de la lune nouvelle , pleine et vieille , des trois âges de la femme : jeune fille, nymphe et vieille femme.

Le potager de « l’Ancien monde » regroupe tout ce qui était à la portée de nos ancêtres « d’avant l’Amérique » pour se nourrir.
Familières de la table des pauvres, les céréales et les légumineuses y sont les plus représentées : Choux, oignons,poireaux , pois chiche, ainsi que les herbes à cuire : bettes, arroches ,épinards ou amarantes ou les légumes –racines, tels navets, carottes, choux-navets et panais.

A la rescousse de la monotonie du quotidien, on produisait de nombreux condiments et aromates qui remplaçaient , chez les plus démunis, les épices des tables aisées.
L’ail y régnait en maître, de même que la moutarde et le raifort.
Les ombellifères venaient ensuite : la coriandre, l’aneth et le fenouil ainsi que les labiées : le thym, la sariette,le basilic et la marjolaine.





3- Le verger

Chaque abbaye se devait d’avoir son verger à haute tige ; c’était le lieu du cimetière.
Les troncs dressés symbolisaient la résurrection à venir pour les moines.
Sous les arbres, les tombes dormaient et l’herbe croissait, symbole de la félicité future.
Dans le verger, grandes variétés de poiriers, pommiers, cerisiers, pruniers...




4- Les jardins secrets

Les jardins de verdure


Les murs végétaux sont percés de portes accédant à de minuscules jardins secrets qui sont de véritables havres de paix où tout invite au repos.

Certains d’entre eux,extrémement raffinés, étaient consacrés à l’un des cinq sens :

- l’ouïe était évoquée par la volière,le bruit de l’eau et le chant des oiseaux.

- le jardin du goût abritait un petit potager dans lequel poussaient des légumes choisis pour leur beauté.

- le jardin des senteurs ans lequel on se laissait guider par des bouffées délicieuses, véritable chant d’arômes qui atteint au plus profond de l’être

- le jardin des texturesqui proposait de découvrir, du revers de la main, feuillages duveteux ou piquants.

- enfin le jardin de la vue avec ses couleurs délicieuses où s’entrelacaient les tons les plus séduisants, du bleu au pourpre en passant par les violets et tous les tons de roses que venaient apaiser quelques notes de blanc.



L'hortus conclusus ou jardín secret

L’hortus conclusus est directement inspiré des jardins bibliques. C’est un jardin de rêve, jardin secret , porteur d’un puissant symbolisme religieux inspiré par la description de l’Épouse, la Bien-Aimée , dans les Cantiques des Cantiques : « Elle est un jardin bien clos, ma soeur, ma fiancée ; un jardin bien clos , une source scellée... »
Ce jardin exprime l’essence de la Vierge et résume ses beautés et perfections.
Dans ces jardins présidés par la Vierge, les fleurs étaient elles-mêmes des symboles : la rose devenue précisemment au Moyen Age, la fleur de la Vierge, le lys symbole de la chasteté et la violette , celui de l’humilité.



21/06/2010
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